
George Floyd, un afro-américain vivant à Minneapolis, a été tué le 25 mai dernier. Sa lente agonie, filmée par une passante, a fait le tour du monde et soulève actuellement les Etats-Unis. Jay-Z, lui aussi, réagit.
Les États-Unis sont dans un climat de tension qu’ils n’avaient plus connu depuis le mouvement pour les droits civiques des années 1960. La mort filmée de George Floyd a fait le tour de la toile, le transformant en martyr du racisme et de la violence policière.
Jay-Z a été particulièrement touché par la situation. 5 jours après l’assassinat de George Floyd, il a appelé le gouverneur du Minnesota pour demander à ce que les policiers impliqués dans sa mort soient traduits en justice.
“J’ai reçu un coup de fil hier soir, de Jay-Z. Pas celui de l’artiste international, mais celui d’un papa, me soulignant que la justice doit être rendue”, a déclaré le gouverneur à CBS Minnesota. “C’était incroyablement humain… C’était un papa, un homme noir profondément blessé.”
“Oui, je suis un homme, un père et un homme noir en souffrance. Et je ne suis pas le seul” annonce Jay-Z. “Ayez le courage de faire ce qui est juste.”

La réaction de Jay-Z ne s’arrête pas là. Cette semaine, les lecteurs des journaux américains ont pu découvrir une annonce pleine page, reprenant l’extrait d’un discours de Martin Luther King. Le rappeur a en effet acheté plusieurs pages de publicité dans des quotidiens comme le New York Times ou le Chicago Tribune, afin d’y faire passer un message.
« Un homme meurt quand il refuse de se dresser pour ce qui est juste. Un homme meurt quand il refuse de se battre pour la justice », dit notamment la citation puissante que Martin Luther King avait prononcé à Selma (Alabama) en 1965.
L’annonce à la mémoire de George Floyd est signée par Jay-Z et Roc Nation, le label du rappeur, mais aussi par les parents de Botham Jean, Dj Henry et Antwon Rose II, des afro-américains tués par des policiers alors qu’ils n’étaient pas armés.
George Floyd, quant à lui, partageait avec Jay-Z son amour pour le rap : dans sa jeunesse, il avait entrepris une courte carrière de rappeur à Houston. Il faisait partie de la Screwed Up Click et se faisait appeler Big Floyd. Les fans de rap texan n’ont d’ailleurs pas tardé à retrouver certains de ses enregistrements. Une autre manière de rendre hommage à cet homme dont le meurtre, on l’espère, ne restera pas impuni.
Par Camille Stassen